1er décembre 2017, pour tout un chacun, c'est La Journée Mondiale de Lutte contre le SIDA. Pour les militants et pour celles et ceux qui tous les jours sont concernés par la maladie, c'est un éclairage et un temps de sensibilisation sur une lutte du quotidien.
Aujourd'hui, l'idée s'est répandue que les discriminations envers les personnes atteintes par la maladie relèveraient du passé. C'est oublier qu'une personne séropositive ne peut toujours pas s'installer au Canada. C'est oublier qu'elle ne pourra pas voyager dans certains pays du monde. C'est oublier qu'il aura fallu plus de deux décennies de combat pour obtenir que l'interdiction des soins funéraires pour les personnes décédées du SIDA soit levée. Cette interdiction constituait, pour leurs familles et leurs proches, un vrai traumatisme et les associations, à raison, dénonçaient le côté discriminant de cette mesure.
Malgré le chemin accompli en France en matière de lutte contre la discrimination des personnes séropositives, il en subsiste, que ce soit dans le monde du travail ou dans la sphère privée. La discrimination rampante demeure et il ressort de certaines enquêtes sociales qu'elle peut être plus présente qu'il y a 20 ans. Sur ce point, la sensibilisation, l'explication, la lutte contre les préjugés sont essentielles afin de gommer les idées fausses et les clichés qui sont souvent porteurs de discriminations.
Parmi les idées reçues, il y a également celle que l'on ne « meurt » plus du SIDA. Eh bien non ! En France, comme ailleurs, on meurt toujours du SIDA, et ceci touche toutes les catégories de la population (femme, homme, hétéro, homo, riche, pauvre,…). Pourtant, nous savons aujourd'hui qu'avec quelques 5 milliards d'euros par an, il est possible de dépister les personnes. Avec un peu de volonté politique et budgétaire, il est possible de les mettre sous traitement et à terme, éradiquer le SIDA.
A notre niveau syndical, outre l'engagement auprès des associations de lutte contre le SIDA et la lutte contre les discriminations (par exemple Comin-G à Bercy), outre notre travail au quotidien dans les CAP locales et nationales pour la défense des droits des collègues, outre nos actions au côté de Solidaires pour lutter contre les stéréotypes et autres discriminations, outre nos combats pour l'égalité des droits et l'accès aux soins, nous avons aussi notre devoir d'alerte pour dire et réaffirmer à l'opinion publique et au pouvoir politique que les 5 milliards nécessaires à ce combat ne représentent qu'une faible portion des milliards d'euros perdus dans la fraude fiscale ou suite à certains cadeaux fiscaux !
Pour Solidaires Finances Publiques, la lutte contre le SIDA est le combat de toutes et de tous au quotidien mais également une conscientisation individuelle. N'oublions jamais que le préservatif, le dépistage et les traitements sont les 3 clés pour combattre le SIDA.
Ce combat a aussi besoin d'être parfois rendu visible. C'est pourquoi au quotidien, nous pouvons toutes et tous montrer notre soutien aux personnes séropositives en portant, régulièrement, le ruban rouge, symbole de la lutte contre le SIDA en France et dans le monde. Tous ensemble, reprenons notre droit à la vie et à la solidarité !